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Guillaume Bottazzi / Lettre aux candidats à l’élection présidentielle

Cher(e)s candidat(e)s,

Ce courrier pour attirer votre attention sur un sujet peu abordé et pourtant essentiel : l’importance de la culture pour notre pays.

Un lobby de la culture française doit impérativement prendre forme si nous voulons être acteur de demain, mais aussi si nous voulons apporter de la prospérité à la France. Il s’agit d’une décision politique.

La culture a des effets majeurs sur la prospérité de notre Pays.
Il est question ici de Culture au sens global : les arts visuels, la littérature, la musique, le spectacle vivant, mais aussi la mode, l’art culinaire, le design, l’artisanat, etc…
Les spécificités culturelles valorisent l’image d’un territoire, elles montrent nos valeurs.


Les bénéfices de nos richesses culturelles se mesurent et les enjeux culturels sont des organes vitaux pour la prospérité de la France.
En chiffres :
La culture crée de l’attractivité : le musée du Louvre est le musée le plus visité au monde, affichant 10 millions de visiteurs.

En 2012 : 1 entreprise sur 10 de l’économie française marchande (non financière) était active dans le secteur du tourisme. Cela concerne 9 % de la population active. En 2014 la France affiche des recettes de 43,2 milliards d’euros.100 pour cent des Chinois visitant la France vont au musée du Louvre. Notre culture semble donc jouer un rôle dans le choix de leur destination.

Deux exemples : Les Etats-Unis depuis 1947 et la Chine depuis les années 2000
Il existe de puissants enjeux politiques et économiques pour définir et encadrer la culture et je choisi comme exemple les Etas-Unis et la Chine.

Les Etats-Unis : Avant la seconde guerre mondiale, la France était la première puissance culturelle du monde. Les Etats-Unis, après la seconde guerre, sont devenus la première puissance économique, mais ont compris qu’ils ne pourraient pas être crédibles sans culture.
Afin d’influencer le monde et d’assoir leur positionnement de 1ère puissance mondiale, les Etats-Unis ont optés pour l’art américain. Cette volonté de la part des dirigeants américains de présenter l'abstraction new-yorkaise comme la réelle avant-garde artistique et la nouvelle référence culturelle s’est concrétisée par un très vaste programme mis en place avec d'importants moyens financiers par la CIA. Selon The Independent, « la décision d’inclure la culture et l’art dans l’arsenal américain a été prise dès la création de la CIA en 1947. L’agence de renseignements a bien financé l’expressionnisme abstrait des peintres comme Jackson Pollock, Robert Motherwell, Willem de Kooning et Mark Rothko. La CIA a soutenu et promu les toiles des expressionnistes abstrait américain dans le monde pendant plus de vingt ans », résume le journal britannique The Independent.

Pierre Bourdieu a écrit que nous sommes forcés de constater que les valeurs et l'esthétique

véhiculées par ces œuvres se sont désormais imposées comme étant le « bon goût » dominant à tous les échelons de la création culturelle dominante.

La Chine : La Chine est un bon exemple parce que c’est une culture millénaire comme la nôtre. Elle a connu la période Maoïste qui a annihilé sa culture pour la ramener au degré zéro. On ne s’intéressait plus à la Chine que comme à un supermarché bas prix.
Depuis les années 2000, le gouvernement a compris l’intérêt de la culture : l’économie ne suffit pas à développer un Pays. Il a insufflé de l’argent pour porter les artistes Chinois. Cela a permis au monde de considérer le Pays autrement, non plus comme un simple fournisseur, mais comme un partenaire possible.


La République populaire de Chine a opté pour l’art Chinois avec l’intention de rayonner sur le monde. La Chine a appuyé des artistes Chinois sur les marchés en les achetant très cher dans les salles de ventes : les ventes aux enchères publiques d'œuvres d'art dans le monde recensent pour l'an dernier un montant de 12 milliards de dollars (hors frais), et la Chine arrive en tête pour la quatrième année de suite, avec des ventes de 4,078 milliards de dollars.
Le premier leader mondial du marché de l’art a su transformer l’histoire à son avantage. A l’image d’un monde qui mue, la République populaire de Chine, autrefois pays du quart monde, est devenue l’une des plus grandes puissances du monde. S’en suit une modification des comportements et des consommateurs, une attractivité qui a contribué à attirer les investisseurs en Chine, à commencer par les occidentaux.

Face aux lobbies des Pays émergeant et aux lobbies des grandes puissances, la culture française ne peut s’imposer de manière forte sans un soutien politique puissant
Face aux lobbies qui régissent nos marchés, un lobby pour promouvoir les valeurs de notre territoire est une nécessité, c’est incontournable si nous voulons (re)devenir acteur de demain.
Notre culture est un puissant outil pour communiquer. La culture de la France, c’est son visage, elle reflète ses valeurs et son identité.

Si notre « vieux continent » donnait l’image d’un pays innovant, en créant de nouvelles vagues, de nouvelles tendances, cela favoriserait notre prospérité.
Nous vivons aujourd’hui sur un passif, sur notre patrimoine culturel, qu’il faut bien entendu continuer à entretenir, mais il est temps de passer à la vitesse supérieure en investissant sur les artistes Français, sur la culture française.
Nous pourrions, avec une politique engagée pour la culture, être une référence mondiale, « en matière de goût » ; ce sont nos produits qui séduiraient, notre savoir-faire qu’il faudrait consommer mais aussi notre façon de penser le monde.
La culture française peut influencer les décisions, les choix, les comportements. Elle est le moyen d’élargir nos champs d’actions et d’influencer le monde de manière globale.

Guillaume Bottazzi